Janvier 2006

Façade rg. 60

Les Tanguay« Tanguier, Tandié » à Saint-Marc-Sur-Richelieu.

Les deux frères Tanguay (François & Louis), nés à Saint-Michel de Bellechasse du mariage de Jean-Baptiste Tanguay et d’Angéline Montminy, quittent leur village natal pour s’établir dans la Seigneurie de Cournoyer-Bellefeuille(date inconnue de leur arrivée). Ils acquièrent quatre terres depuis la rivière Richelieu jusqu’aux limites de la Seigneurie de Verchères.

Le 24 juin 1778, François alors âgé de 28 ans, par un contrat devant le notaire Dominique Mondelet, ajoute une terre de 60 arpents (de son voisin Jean-Baptiste Daunet) aux 60 arpents qu’il possède déjà avec son frère Louis. En 1780, celui-ci renonce aux terres qu’il a acquises en société et qu’il a commencé à défricher, contre son entretien pour les neuf prochaines années.

Louis, âgé de 34 en 1787, épouse la fille de Louis Guyon, mais ne reviendra pas s’établir à Saint-Marc au rang des 60. Cependant, deux de ses filles se marièrent à Sant-Marc en 1810 et 1814. Nous ne lui connaissons aucune descendance masculine.

La branche Saint-Marcoise viendra de François Tanguay seulement.

En 1778, François Tanguay épouse Catherine Renaud-Blanchard⁴, alors âgée de 19 ans, fille de Jean-Baptiste Renaud et de Genevièvre Guyon, en l’église Saint-Charles. De ce couple naquirent douze enfants dont neuf atteindront l’âge adulte.

LA CONSTRUCTION DE LA MAISON : ⁵

Vers 1790, François entreprend la construction de la maison en pierre des champs sur le lot 448, une grande maison de quarante pieds par quarante pieds de hauteur avec un mur central de trente pouces d’épaisseur portant une cheminée. Les pierres ont été ramassées dans les champs des environs, mais la chaux nécessaire à la maçonnerie provient du nord du Saint-Laurent (raconte Camille Tanguay). La maison de type breton est en construction en même temps que l’église de la nouvelle paroisse, probablement par le beau-frère de

François, Étienne Poulin⁶ qui a épousé une autre fille Renaud, et qui est maçon de son métier; celui-ci habite également le rang des 60.

La maison de pierres couverte en chaume sera terminée en 1794; un four à pain dans la cour et un puits complètent l’ensemble avec la grange, l’étable et les remises.

Plus tard, le toit de la maison sera recouvert de bardeaux de cèdre et finalement de tôles canadiennes. La cave sera aussi réaménagée pour contenir trois celliers, un servant aux légumes, l’autre au tabac et le dernier aux spiritueux.

La maison Tanguay est la seule maison qui ait connu des descendants de la même famille souche à Saint-Marc, puisque son propriétaire actuel, le fils de Camille Tanguay, y habite toujours avec sa conjointe et ses enfants.

Étudions la chaîne de transmission d’une génération à l’autre :

Première et deuxième génération

Nous savons donc que François a quatre fils. L’aîné Michel⁷ épouse en 1806 Marie-Louise Létourneau de Saint-Marc et va s’établir à Saint-Hyacinthe où son père le pourvoit d’une terre le 14 août 1816 (contrat; Louis Chicou.-Duvert, notaire). Le cadet, prénommé François⁸, comme son père, épouse Genevière Timineur (Laflamme) en 1822 à Saint-Marc, mais il ira vivre à Sainte-Marie de Monnoir (dit Ramsay) où la branche maternelle des Renaud-Blanchard a des terres (donation; 13 juillet 1821 Louis Chicou-Duvert, notaire).Quant à Charles⁹ et Joseph¹⁰ ils se partageront les terres de leur père à Saint-Marc. Un lot de trois arpents par soixante ardents est attribué à chacun d’eux. Joseph a le lot 446 avec une maison de bois et Charles le 448, mais la maison de pierres est d’abord partagée entre Charles et ses parents. Charles décède en 1827, alors âgé de 36 ans et toujours célibataire. François père modifie alors son testament et remet la part de Charles à Joseph qui devint l’héritier unique du patrimoine familial. Les cinq sœurs : Christine, Rose, Victoire, Catherine et Pélagie, renonceront entre 1828 et 1836 à leur part du domaine terrien contre compensation financière pour leur légitime succession.

Troisième génération :

Joseph Tanguay épouse Marie-Marthe Guertin à Saint-Antoine le 21 janvier 1822; ils auront neuf enfants, dont trois fils François, Charles et Louis qui iront s’installer ailleurs plus tard, étant donné les évènements.

suite»»»»

Recherches et rédaction : Nicole Lamarre

Dactylographie du texte: Marjolaine Racicot

Mise en page Jacques Hébert

Érigée vers 1794

Façade troisième concession

Janvier 2006

Côté Ouest

Janvier 2006

Côté Nord

Devenu veuf en 1834, Joseph s’engage dans la cause des patriotes (son cousin, militant, Louis Poulin, résidant à Saint-Hyacinthe, et député à l’Assemblée législative). Joseph participe à la bataille de Saint-Charles en 1837 et il est fait prisonnier dans l’église où il est détenu trois jours durant, avec les autres insurgés (la famille garde précieusement le mousquet qui a été utilisé par l’aïeul à cette occasion). En 1839, à 42 ans, Joseph se remarie à Saint-Marc avec Louise Dansereau, âgée de 22 ans. Ils auront dix enfants. Joseph meurt en 1865 et par son testament fait le 29 septembre 1864 devant le notaire St-Aubin, la terre principale (soit les lots 446-448) est partagée entre Joseph  (fils) et Alexandre. Joseph est né en 1841 et Alexandre, en 1845. Herménégilde, né en 1851, encore mineur, reçoit une terre de la quatrième concession (rang des Quatorze). Tandis que Joseph fils habite la maison de bois sur le lot 446

*Vente en 1875, par Herménégilde Tanguay à son frère Alexandre, de la terre échue en héritage en 1864 pour 4500 livres. Il semble qu’il se soit gardé une petite terre à bois, puisqu’en 1893, sa veuve Rose Délima Foisy fait donation à Pierre Duvernay, son beau frère qui est alors bedeau à Saint-Marc et veuf de Domitilde Tanguay d’une parcelle de terre de la quatrième concession de Saint-Marc.

Alexandre¹¹ est en possession de la maison de pierres et épouse en 1865 Hermine Fecteau.

Il devient veuf à 30 ans avec la charge de leurs sept enfants qu’il élève avec l’aide de sa mère Louise Dansereau. Madame Dansereau décède dans la vieille maison de pierres en 1898 à l’âge de 81 ans. Aux rôles d’évaluation de Saint-Marc, Joseph et Alexandre restent conjointement propriétaires jusqu’en 1876 lorsque Herménégilde atteint sa majorité. Celui-ci épouse en 1874 Rose Délima Foisy de Beloeil, où il s’établira. Il vend à son frère Alexandre en 1875 la terre qu’il a acquise par testament.* Herménégilde décède en 1886 à l’âge de 36 ans.

Quatrième génération : Albert¹², un des fils d’Alexandre, marié à Amanda Charbonneau de Sainte-Julie en 1895, hérite du bien familial dès 1897 quoiqu’il n’ait pas l’âge de la majorité légale (qui est de 25 ans à cette époque). À cette période vivent quatre générations de Tanguay dans la maison de pierres. Du couple Tanguay-Charbonneau naîtront quinze enfants, dont six fils. Marie-Jeanne, l’aînée vivra jusqu’à 102 ans. Elle nait en 1897 et décède en 1999.

Cinquième génération : Pierre-Julien¹³, l’un des cadets, nait  en 1913. Il épouse Madeleine Bissonnette en 1937. Pierre Julien hérite du bien familial par donation en 1949. Le contrat est signé devant le notaire Handfield)

Sixième génération :Et de Pierre-Julien, le patrimoine Tanguay passera à Camille¹⁴, époux de Thérèse Dupré. Camille épouse Thérèse en 1960 et signe une contrat de mariage en 1971 devant le notaire Eugène Handfield. Camille est décédé et la maison est habitée par son fils, Réal, Nancy Bélanger, conjointe de Réal et par Kevin et Cédric, leurs enfants.