La maison
Françoise Loranger (lot 72) |
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La maison Françoise Loranger, d’après une pierre placée au-dessus de la porte d’entrée principale, aurait été construite en 1832, bien que, selon des experts, elle date d’une époque antérieure; peut-être fut-elle lambrissée en pierre après coup.
Quoi qu'il en soit, le plus vieux document que nous ayons consulté date de 1836, où le notaire Chicou-Duvert de St-Charles enregistre la vente, par un dénommé Jean-Baptiste Hébert et sa femme Madeleine Fontaine de St-Charles.
La vente est consenti à Louis Eliachim Petit dit Beauchemin, maître-menuisier, habitant St-Marc et son épouse Louise Bougret-Dufort (fille du capitaine de milice Jean-Baptiste Dufort), d’une terre de 2x30 arpents avec maison et bâtisses dessus construites.
La terre aurait été obtenue par Jean-Baptiste Hébert à la suite d'un échange réalisé entre lui et le capitaine de milice Jean-Baptiste Bougret-Dufort le même jour, chez le même notaire pour la somme de 7000 livres que le nouvel acquéreur s’engage à payer au vendeur à la place de Jean-Baptise Bougret-Dufort (son beau-frère).
Localisation de la terre; située devant la rivière Richelieu, derrière le chemin de la seconde concession, elle est bornée, du côté nord-est, par le chemin de la ligne de Verchères et du côté sud-ouest, par une terre que possède déjà Eliachim Petit, l’acquéreur. Lors de la confection du cadastre, ce lot portera le numéro 72.
Le terrain de Denis Richer-Laflèche est détaché de cette transaction, terrain où est bâti le moulin à vent mentionné dès 1818 comme étant opéré par J-Baptiste Bourque, puis Godefroi Hogue après le décès du meunier.
Denis Richer, menuisier à Beloeil, épouse la fille Bourque en 1823 et gardera le moulin à vent. À l’époque, le notaire Chicou-Duvert ne fait pas mention d’une maison de pierres, qui est cependant mentionnée en 1856 lors de la donation par les époux Petit-Beauchemin à leur fils Louis, né en 1821.
Louis Eliachim, fils de Louis Beauchemin et de Louise Bougret, épouse en 1849 Éléonore Loiselle, fille de feu Toussaint (Sinotte) Loiselle et de Louise Dufresne, elle est âgée de 19 ans. Ils n’auront qu’un fils vivant né en 1853, peu avant la mort d’Éléonore. Ce fils s’appellera Théodore.
En 1856, les parents Petit-Beauchemin font donation de leur terre à leur fils Louis Eliachim, alors âgé de 35 ans. Cette terre située dans la première concession, possède une superficie de 3x30 arpents.
Elle est bornée à l'avant par la rivière Richelieu, à l'arrière par le chemin de la deuxième concession. Du côté nord-est, elle est bornée par le chemin de ligne de Verchères et au terrain de Denis Richer-Laflèche.
Du côté sud-ouest, elle est bornée à la terre de Marc-Edouard Ducharme. La donation comprend également deux maisons, des outils, des meubles, deux granges et deux étables.
L'une des maisons, construites en pierres, dont l’une en pierres, est réservée par les donateurs jusqu’à leur mort, pour y vivre avec leurs autres enfants. L'autre maison est une maison construite en bois. La maison de pierres, où vivent les parents Beauchemin, est construite sur un terrain d'un arpent.
Ce terrain est situé en bordure du chemin du roi, en avant, et d'un ruisseau à l'arrière.
Le bénéficiaire s'engage à payer à ses parents, une rente viagère. Cette rente est payable en nature. De plus, il s'engage, à leur donner une fille (servante) pour les servir. À son frère Théophile, âgé de 15 ans, le bénéficiaire doit donner un cheval et 2000 livres. Il doit donner 2000 livres à chacune de ses sœurs, Célina (23 ans), Eugénia-Philomène, (18 ans) et Louise, (13 ans).
En 1866, Louis Beauchemin père meurt, à l’âge de 81 ans. Sa veuve, Louise Bougret, lui survivra jusqu’en 1879 et c’est elle qui opère la ferme avec des fermiers (J-Bte Quintal, Bruno Lescault, Théodule Benoit et Théo Labonté) puisque son fils Eliachim est aussi décédé en 1864 et que son petit-fils Théodore est un trop jeune enfant.
Cependant, en 1873, Théodore Beauchemin est déclaré propriétaire de la ferme, mais il meurt en 1875 à l’âge de 22 ans. Au décès de la mère, Louise Bougret-Petit en 1879, l’héritage sera partagé entre ses autres enfants, Louise, Célina, Théophile et Eugénia Beauchemin. Louise est l'épouse de François-Xavier Paquet, Célina est l'épouse de Théo Labonté, Théophile, avocat, et Eugénia, célibataires, résidant à Montréal.
La terre sera alors détachée avec sa maison de bois et ses granges (lot 73 de 86 arpents) de la maison de pierres et son arpent du bord de la rivière, qui reviendra à Théophile âgé de 33 ans (sa sœur Eugénia lui a cédé ses droits sur la résidence paternelle). La terre vendue par les héritiers Beauchemin en 1884 à Théodule Benoit, cultivateur de St-Charles, sera revendue en 1885 à Théodule Labonté, époux de Célina Beauchemin. Célina Beauchemin Labonté, devenue veuve en 1894, vendra la terre à Charles Blanchard pour son fils Omer.
Ce dernier vendra en 1900 le lot 73 à Ubald Bouvier qui le revend à Napoléon Laperle, forgeron, en 1912, puis la reprend la même année. Cette terre échoira par la suite à Léo Charbonneau.
La maison de pierres, elle, passe de Théophile Beauchemin à son fils Antoine-Olivier, aussi avocat, qui en garde l’usufruit jusqu’en 1910, moment où il délaisse sa propriété au profit de sa fille Alice.
Alice Beauchemin, majeure, résidente de St-Hyacinthe, vend en 1911 à Toussaint Auclair, fromager, résidant à St-Marc, la maison de pierres qu'elle avait héritée de son père.
En 1930 Toussaint Auclair vendra la maison de pierres et son terrain à Ovila Girard qui devra les céder à nouveau à Auclair, dû à ses mauvaises affaires. Décédé en 1935, Toussaint Auclair lègue la maison à ses héritiers, son fils, Misaël, et ses neveux, Irénée et Octave.
Ces derniers s’en débarrassent en 1941 au profit de Gaston Laurendeau de Montréal, voyageur de commerce, pour la somme de 800 $. En 1948 une nouvelle transaction de vente cède la maison à Mme Baril de Westmount et en 1951 à Claude Bourgeois, et ensuite en 1953, elle passera à l’architecte Jean Michaud et sa compagne l’écrivaine Françoise Loranger. Ceux-ci l’habiteront durant 20 ans.
En 1974 la maison est vendue à André Ménard puis à Marie Archambault et Jacques Desnoyer. Finalement en 1987 le couple, Gilberte Landry et Pierre, Boivin en fait l’acquisition et l’habite depuis.
Note : La maison fut plusieurs fois réquisitionnée par Radio-Canada pour servir de décor à des téléromans, vu son décor exceptionnel. |
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Recherches et rédaction: Nicole Lamarre Dactylographie du texte: Marjolaine Racicot |
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Photo récente de Jacques Bourdon Collection : Gilberte Landry et Pierre Boivin
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INDICES SUPPLÉMENTAIRES (Les actes font références aux registres de la paroisse) recherchiste: Jacques Hébert Famille Eliachim Petit dit Beauchemin et Louise Bougret-Dufort 1836 |
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1820 : Mariage de Louis Petit-Beauchemin, fils de Basile et de Louise Provost, épouse le 18 juillet Marie Louise Bougrette-Dufort, fille de Jean Baptiste Bougrette-Dufort et de Thérèse Brodeur 1821 : Baptême de Louis Eléachim 1826 : BaptêmeMarie Eugénie 1826 : DécèsEugénie à l'âge de 17 jours 1830 : BaptêmeLouis Evariste 1830 : DécèsLouis Evariste à l'âge de 2 mois et 22 jours 1833 : BaptêmeMarie Célina 1835 : BaptêmeAntoine Théophile 1838 : BaptêmeEugénie Philomène 1843 : BaptêmeAlphonse Arthur 1843 : BaptêmeMarie Louise 1843 : DécèsAlphonse Arthur à l'âge de 7 semaines 1849 : MariageLouis Éliachim épouse 1e 9 octobre 1849 : Eléonore Loiselle fille de Toussaint Loiselle et de Louise Dufresne 1866 : DécèsLouis Petit-Beauchemin à l'âge de 80 ans et 6 mois époux de Marie Louise Dufort 1879 : DécèsLouise Dufort à l'âge de 78 ans et 9 mois épouse de Louis Beauchemin 1901 : DécèsEugénie Philomène à l'âge de 53 ans Il ne semble pas y avoir d'autres enregistrements pour les autres familles ayant habitées la maison de pierre |
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Publication : juin 2006 |
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Modification : décembre 2016 |