LE MANOIR

Imaginez-vous, une ile boisée baignant dans la rivière Richelieu, un manoir se tenant tout en haut et situé au cœur d’une région historique française où les Indiens chassaient le cerf mâle. Aujourd’hui, cette ile garde encore sa beauté naturelle, un de ces rares endroits pas gaspillés par la civilisation. De Montréal, ce lieu facile d’accès, en moins d’une heure par la route en automobile ou par le chemin de fer.

La rivière Richelieu fut témoin de nombreux faits historiques : guerres avec les Indiens, escarmouches lors de 1812 (entre les États-Unis et la Grande-Bretagne) et les manifestations de la rébellion de 1837. Le vieux manoir, construit il y a près d’un siècle, était un lieu où le seigneur recevait dans ce magnifique manoir des personnages importants.

Aujourd’hui (1920-30), malgré des améliorations modernes, nous avons pris toutes les mesures pour conserver la simplicité originale et préserver l’atmosphère de l’hospitalité de l’ancien temps. Parmi les conforts donnés à nos invités, vous remarquerez l’électricité, l’eau courante, le téléphone, certaines chambres avec bain privé, la radio et le chauffage central.

Le golf, le tennis, les excursions de canoë, la pêche et la natation sont des attractions que les amoureux des sports apprécient.

À environ six milles de l’ile est située la ville de Belœil. On retrouve dans cette ville un terrain de golf et les invités de l’ile aux Cerfs sont les bienvenus pour y jouer sur paiement de petits honoraires.

CONCLUSION

 Les faits évoqués nous portent à croire que ce manoir est bâti sous la gouverne du seigneur de Montenach

Ayant examiné les photos que nous possédons, nous devons admettre que pendant plusieurs années beaucoup d’activités sont tenues sur cette île.

Ces témoignages nous démontrent qu’un manoir existait avant 1929 sur l’ile aux Cerfs.

Le livre souvenir de la municipalité de Saint-Charles (1695-1995) nous renseigne sur les noms des détenteurs de l’ile depuis 1695 à 1974. Selon cette information Charles T. De Montenach devient son propriétaire en 1870. Dans cette liste, c’est le seul acquéreur ou nous ne retrouvons pas la date entière.

Suivant ce que l’on connaît, monsieur Couillard a travaillé 4 ou 5 ans sur l’ile avant son union conjugale. Il s’est marié en août 1929, donc vers 1924-25, il s’y affairait. À cette époque, la propriétaire est Dame J.B. Stevenson jusqu’en 1929.

En janvier 2000, L’Œil régional, journal local, publie un cahier intitulé notre histoire, notre mémoire (hommage à nos bâtisseurs). Dans ce cahier, Monsieur Jacques Crépeau nous informe que Théodore, le fils de Charles-Nicolas Fortuné de Montenach et d’Élisabeth Grant hérite de la Seigneurie de Belœil.

Il n’habitera jamais à Belœil. Il se fait construire vers les années 1860 une résidence magnifique et confortable sur l’ile aux Cerfs. Ce territoire est une partie de la paroisse de Saint-Charles. On peut lire également que le Seigneur des lieux se plait à recevoir le gratin de l’aristocratie de la région. Il y habite jusqu’en 1882.

Les dépliants publicitaires des années 1920 proposent aux invités de venir vivre dans un manoir ancestral presque centenaire. Il conserve le cachet du bâtiment lors des améliorations. On y mentionne que plusieurs chambres avec bain privé et d’autres des salles communes et que les pièces sont électrifiées. (Le village de Saint-Marc a été électrifié en 1925)

De 1860 à 1920, soixante ans nous séparent. Le manoir, à cette date, avait soixante ans et approximativement quatre-vingt-douze ans lorsqu’il a été détruit par un incendie.

Donc, je crois que l’on peut conclure que le manoir que nous apercevons sur les photos des années 1920 et 1940 fut érigé sous la gouverne du seigneur Théodore de Montenach.

J’espère que cette modeste recherche a su éveiller en vous des éléments de curiosité et vous incitera à approfondir certains points de cette période active sur l’ile aux Cerfs.

Actuellement, cette ile revit son passé et semble vouloir retourner à son état sauvage, sa superficie diminuant d’année en année.